Jusqu’ici, ils s’étaient épargnés. Mais il a suffi d’une petite étincelle pour que le PAM et le RNI en viennent au clash. Détails.
Il y a d’abord eu les batailles rangées, et à coup de pierres, dans certaines circonscriptions entre «militants» des deux formations. Mais cette fois, c’est au sommet que la guerre a lieu, plus particulièrement entre Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI) et Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM). Elections du 8 septembre oblige, plus la campagne avance, plus le ton monte. Et c’est totalement décomplexé que Ouahbi a ouvertement accusé le RNI d’usage illégal d’argent durant la campagne électorale. Sans cependant en apporter la preuve, Ouahbi a déclaré au micro de l’Agence France Presse (AFP): «Nous accusons le Rassemblement national des indépendants d’inonder la scène politique avec de l’argent». Il n’en fallait pas plus pour qu’une véritable levée de boucliers s’opère chez le RNI.
Dans un communiqué rendu public ce vendredi 3 septembre, le parti de la Colombe affirme avoir reçu «avec une grande indignation» ce qu’il a qualifié de «dérives médiatiques dangereuses» du secrétaire général du PAM, Abdelatif Ouahbi. Le but, explique le RNI, est de «perturber le bon déroulement de la campagne électorale du RNI, qui connaît un succès populaire remarquable auprès de larges catégories de citoyennes et de citoyens».
Le RNI ne manque pas de rajouter une couche en imputant de telles accusations à «la confusion et la détresse de Ouahbi devant la position bien établie du RNI auprès de larges catégories de citoyens, laquelle n’est que le résultat naturel d’un travail et d’une présence sur le terrain ces dernières années. Le parti n’ayant pas attendu les échéances électorales pour remplir ses rôles d’encadrement et de proposition de solutions concrètes et réalisables aux problèmes des citoyennes et des citoyens.»
Pour le RNI, de telles allégations sont de nature à entacher l’image du royaume du Maroc, son rayonnement régional et international, et les acquis démocratiques du pays. «Le RNI ne voit aucune autre explication à cette dérive que l’appréhension et l’angoisse de l’auteur de ces propos face au rendez-vous du 8 septembre et devant le rayonnement et le dynamisme du parti dans toutes les régions de notre pays», lit-on.
Le RNI dit se réserver le droit de défendre par tous les recours les intérêts de ses militants ainsi que la dignité et la liberté des Marocains à exercer leur choix de vote sans pression ni perturbation. Bataille judiciaire à suivre.
