Par la voix de son porte-parole, le parti Vox a plaidé mardi en faveur du rétablissement des relations maroco-espagnoles. Mais il y a un mais…
Le Maroc et l’Espagne sont engagés dans une crise diplomatique sans précédent depuis avril dernier, après que le voisin du nord a accueilli en catimini le chef du Polisario, Brahim Ghali, sur son territoire. Depuis lors, voyant ses relations avec un partenaire stratégique incontournable comme le Maroc menacées, Madrid essaie (pas plus) de recoller les morceaux.
Il y a d’abord eu le limogeage d’Arancha González Laya et son remplacement par José Manuel Albares Bueno, lequel déclare à qui veut l’entendre que les relations avec le «grand ami» marocain sont bonnes. Cette position est défendue par son homologue de l’Agriculture, Luis Planas. Par ailleurs, plusieurs autres responsables ibériques appellent à la fin de cette crise, qui n’est, évidemment pas dans l’intérêt de leur pays.
Plus particulièrement, lundi 17 janvier, le roi Felipe VI a mis en exergue, lors de la réception du corps diplomatique accrédité en Espagne, la nécessité de «redéfinir ensemble une relation pour le 21ème siècle, basée sur des piliers plus forts et plus solides» avec le Maroc. Il a notamment appelé à «trouver des solutions aux problèmes qui concernent nos peuples».
Le même jour, suite à sa rencontre avec le nouveau chancelier allemand, Olaf Scholz, le Premier ministre espagnol, Pédro Sanchez, a lui aussi déclaré que le Maroc est un «partenaire stratégique» avec lequel l’Espagne doit cheminer «au cours des prochains mois et des prochaines années». Les positions des dirigeants espagnoles sont donc claires, mais les actions se font toujours attendre.
En faveur, mais…
Entretemps, un nouvel appel, pour le moins improbable, a été lancé ce mardi en faveur du rétablissement des relations maroco-espagnoles. Il provient du parti Vox, connu pour son désamour (le mot étant faible) envers la communauté marocaine établie en Espagne. Par la voix de son porte-parole au Congrès, Iván Espinosa de los Monteros, cité par l’agence Europa Press, le parti espagnol d’extrême droite a insisté sur la nécessité de rétablir les relations avec le Maroc. Mais, vous l’aurez vu venir, il y a une condition…
Espinosa de los Monteros a rappelé que le Maroc est un pays géographiquement proche et avec lequel l’Espagne a des «liens énormes» et, depuis des décennies, des échanges commerciaux «très importants». Il a ainsi assuré que Vox est en faveur de «bonnes relations» avec les pays voisins, mais seulement quand ces relations sont basées sur «le respect et l’application des règles de base».
Et l’attaque envers le Maroc n’a pas manqué: «Mais un pays qui nous menace et nous envoie des migrants illégaux de façon coordonnée est un pays qui ne respecte pas [ces règles]», a ajouté le responsable de Vox, avant de conclure que «l’Espagne mérite un respect supérieur à celui que le Maroc lui accorde». Classique.
