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Ryad Mezzour: ce qu’il faut faire pour décarboner l’économie marocaine

Ryad Mezzour: ce qu’il faut faire pour décarboner l’économie marocaine

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Récemment invité à l’émission «L’info en face», le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a répondu à certaines questions qui intriguent les Marocains.

Bilan des 100 premiers jours du gouvernement

Ryad Mezzour a souligné qu’«en 100 jours, on ne peut pas juger un gouvernement sur les résultats. On peut le juger surtout sur la méthode et sur l’énergie. Et je pense qu’à ce niveau-là, l’exercice est réussi. Nous savions, en tant que gouvernement, que les attentes étaient très élevées. Nous avons promis aux Marocains des actions, et nous y sommes et les résultats sont tangibles. Les parties ont présenté un programme pour répondre aux difficultés du pays et ce programme est étalé sur une mandature. Nous avons commencé à l’exécuter point par point. Aujourd’hui, après 100 jours, l’équipe est lancée. Elle a réalisé et mis en œuvre des choses importantes et des chantiers structurants. Je parle de la protection sociale avec la couverture de 11 millions de personnes en termes de couverture maladie, qui a été décidée et fait en 100 jours, et ce n’est pas rien.»

Situation économique

A propos de la relance économique, Mezzour a déclaré que «notre économie est déjà relancée sur tous les secteurs. Vous n’avez qu’à regarder les chiffres. Les 600.000 à 700.000 emplois perdus par l’économie nationale ont été récupérés à plus de deux tiers en moins d’un an. Par rapport à d’autres, ce n’est quand même pas mal.» Et d’ajouter: «Pendant la crise, nous avons perdu 40% des emplois industriels, on les a pratiquement tous récupérés.» Interpellé sur les secteurs qui restent en marge de la reprise économique, le ministre a indiqué que les arbitrages sont en cours entre les impacts sur la santé des Marocains et les impacts sociaux, exprimant son souhait profond de voir le tourisme reprendre. «Dès qu’on pourra le faire, on le fera», a-t-il assuré.

Sur la perte des investissements directs étrangers (IDE) avant Covid, y compris dans le secteur industriel, Mezzour a précisé qu’«on n’a pas récupéré le niveau d’IDE d’avant Covid, mais les tendances sont bonnes et la part du Maroc est intéressante dans un monde où les chaînes de valeur et les investissements se replient au niveau régional et même à l’intérieur de certains pays, notamment les plus avancés, qui mobilisent leurs propres investissements pour se relancer.»

Le responsable a également souligné que «grâce aux stratégies déployées sous l’égide du roi Mohammed VI, le Maroc a une base industrielle exceptionnelle et la pandémie a permis de démontrer au monde ce que le Maroc est capable de faire. Aujourd’hui, on est capable de tout faire dans ce pays.»

Décarbonation

Mezzour a déclaré que la décarbonation est la meilleure chose qui puisse nous arriver. Et d’expliquer: «Notre pays, sous la conduite de Sa Majesté, a commencé un processus, une trajectoire de développement durable auquel peu de monde croyait au départ. Nous sommes le 5e pays au monde qui respecte la trajectoire climatique fixée par les Accords de Paris. Nous sommes un modèle en matière climatique, avec l’un des plus beaux potentiels au monde en termes de production d’énergies renouvelables, que ce soit au niveau du solaire ou au niveau éolien.»

Selon le responsable gouvernemental, «la plateforme marocaine est assez récente et elle s’est construite en respectant les règles de l’efficacité hydrique, de l’efficacité énergétique, du traitement de l’air, etc. On a une industrie propre par rapport aux autres, on a la capacité de produire de l’énergie propre et on est en train de travailler pour réorienter la production d’énergie renouvelable actuelle et future vers l’industrie.»

Néanmoins, a noté le ministre, le Maroc doit encore déployer certains mécanismes pour être prêt et commencer à décarboner concrètement. D’abord, il doit être en mesure d’associer les actions de compensation carbone, (boisement, reboisement) pour pouvoir compenser quand il y a un décalage. Ensuite, il faut avoir un marché carbone, car les pays qui l’auront seront en mesure de traiter, d’acheter et de vendre. Puis, il est nécessaire de conserver la veille, car ce mécanisme n’est pas encore défini.

Pour ce faire, «on a des investisseurs, que ce soit pour produire de l’hydrogène ou l’électricité et même pour produire des produits industriels transformés au Maroc. On a également des projets d’investissement asiatiques qui viendront chez nous», s’est félicité Mezzour. Et de noter que la traite des investisseurs nationaux est de «710 projets de plus de 35 milliards de dirhams d’investissement, permettant la création de 130.000 emplois et de plus de 90 milliards de dirhams de chiffre d’affaires qui vont être générés, dont 60% proviennent de l’export».

Morocco Tech

Questionné sur l’écosystème des start-up au Maroc, Ryad Mezzour a révélé que «ce qui se passe actuellement au Maroc est exceptionnel. Je vous donne l’exemple d’une start-up que j’ai visitée il n’y a pas longtemps, qui a fait 3 à 4 millions de dirhams de chiffre d’affaires en 2019 et a terminé l’année 2021 avec 230 millions de dirhams de chiffre d’affaires. Une start-up qui est capable de tout faire, y compris les microsatellites».

Pour le ministre, l’on a tendance à imaginer que l’écosystème start-up, ce sont les belles chambres de Google ou ces jeunes qu’on voit dans des feuilletons, etc. «Eh bien, non, a-t-il souligné. L’écosystème start-up, c’est dans les fab lab, les universités, les maisons, c’est dans les usines qui inventent leurs propres machines… Aujourd’hui, on est capable de produire toutes les machines-outils. L’écosystème est partout».

Concernant la cérémonie de lancement de la marque «Morocco Tech», le 14 janvier 2022, Mezzour a expliqué qu’il n’a pas pu y participer, mais son département y a contribué. «Ça faisait partie du département à l’époque, et on a fait une bonne partie du travail de préparation», a-t-il poursuivi, précisant que «Morocco Tech est un mouvement plus qu’une feuille de route et il intègre la vision de certains opérateurs: APEBICGEM, entre autres». Enfin, sur la polémique sur le nom de domaine de «Morocco Tech»Mezzour a expliqué que la directrice générale de l’APEBI, pour préserver le nom de domaine, l’a enregistré. Puis, le chief digtal officer (CDO) du ministère de la Transition énergétique l’a publié pour que l’Etat en soit propriétaire. «C’est aussi simple que ça!», a-t-il conclu. Vraiment?

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