En lecture
Espagne: les crises avec le Maroc continuent de susciter des remous

Espagne: les crises avec le Maroc continuent de susciter des remous

Arancha-Gonzalez-Laya-ghali-ni9ach21

Les premiers éléments de l’investigation menée sur la manière dont le chef du Polisario, Brahim Ghali, est entré en Espagne en avril dernier, pointent du doigt le ministère des Affaires étrangères espagnol, tandis que celui de l’Intérieur se fait taper sur les doigts par le Haut-commissariat aux réfugiés et la Croix-Rouge pour sa mauvaise gestion de la crise migratoire.

Le gouvernement espagnol est sur la sellette. Selon le média espagnol Heraldo de Aragon, la responsabilité de l’entrée en catimini de Brahim Ghali en Espagne se situerait du côté du ministère des Affaires étrangères. En effet, le chef du Polisario et les autres passagers de l’avion présidentiel algérien qui a atterri le 18 avril dernier dans la capitale aragonaise, Saragosse, n’ont été soumis à aucun contrôle douanier.

Ces révélations ont été faites le 18 juin dernier par le général José Luis Ortiz Cañabate, commandant de la base aérienne de Saragosse au moment des faits et actuel responsable de la mobilité aérienne, dans le cadre de l’enquête menée par le juge d’instruction de la Cour numéro 7 du tribunal de Saragosse, Rafael Lasala.

D’après le haut gradé, le département de la ministre Arancha Gonzales a annoncé qu’un passager malade qui se trouvait à bord de l’avion présidentiel algérien allait être transporté, depuis la base, vers l’hôpital de Logroño dans une ambulance, a rapporté l’Heraldo de Aragon.

Selon le média espagnol, Ortiz Cañabate a déclaré au juge d’instruction que l’avion transportant Brahim Ghali a atterri à 19h25, conformément à l’ordre téléphonique reçu par les responsables de la base aérienne de Saragosse, de la part de l’armée de l’Air espagnole.

Quant au ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, écrit Assabah dans sa livraison du 25 juin 2021, il a confirmé devant le Parlement que la reconduction des migrants qui se trouvaient à Sebta, depuis le premier jour de la crise, s’est déroulée dans le strict respect des normes édictées par la convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés.

Or, les observateurs du Haut-commissariat au réfugiés et de la Croix-Rouge ont infirmé les propos du premier flic d’Espagne. Les deux organisations ont dénoncé l’irrégularité et l’illégalité des opérations de reconduction des migrants aux frontières et ont relevé de nombreuses violations, notamment des coups et des actes de tortures infligés à des migrants et demandeurs d’asile.

Le HCR, en particulier, a indiqué que ses membres ont reçu de nombreuses plaintes de la part de migrants déclarant avoir subi des abus, des violences et des mauvais traitements de la part des policiers espagnols. Même son de cloche chez la Croix-Rouge, dont les membres affirment avoir été informés de reconductions abusives et de refoulements irréguliers de demandeurs d’asile et de mineurs.

Dans la foulée de cette crise migratoire, le Parlement européen a choisi d’épingler le Maroc, sans se prononcer sur l’affaire de Brahim Ghali qui est à l’origine de la crise entre le Maroc et l’Espagne. En réponse, le Parlement arabe a dénoncé l’ingérence de son équivalent européen dans une crise bilatérale qui peut être résolue par des négociations directes entre les deux pays concernés, tout en rappelant la marocanité de Sebta et Melilla.

© Africa Times All Rights Reserved. Terms of Use and Privacy Policy

Inscrivez-vous à notre newsletter

Rejoignez notre liste de diffusion pour recevoir nos dernières informations

You have Successfully Subscribed!