Tanger: un professeur de l’Ecole Roi Fahd de traduction suspendu pour harcèlement sexuel
Après Settat et Oujda, c’est au tour de Tanger d’être secouée par un scandale de harcèlement sexuel dans un établissement d’enseignement supérieur.
Effet domino? Les dénonciations d’actes de harcèlement sexuel dans le milieu universitaire se multiplient depuis quelques temps au Maroc. Après l’arrestation de cinq professeurs de l’Université Hassan 1er de Settat pour leur implication dans l’affaire «Sexe contre bonnes notes» et la suspension d’un professeur de l’Ecole nationale de commerce et de gestion d’Oujda (ENCG Oujda) suite à une affaire similaire, un nouveau scandale de harcèlement sexuel a éclaté récemment à l’Ecole supérieure Roi Fahd de traduction de Tanger (ESRFT).
Une plainte a été déposée par une présumée victime épaulée par 11 témoins (étudiants) contre un professeur de l’institut le 23 décembre dernier. Selon les témoignages recueillis par le confrère Telquel, les faits remontent au 16 décembre 2021, lorsque le professeur a tenté une première approche sur le chemin de l’école. Face au refus de l’étudiante, il lui a chuchoté à l’oreille qu’elle «ne validerait pas son année». Lorsqu’elle lui a demandé des explications, le professeur a, contre toute attente, lui a dit de «le retrouver près de l’école après les cours pour qu’ils aillent quelque part». Nouveau refus.
Malgré tout, l’enseignant a continué d’appeler l’étudiante jusqu’au prochain cours, qui a eu lieu le 23 décembre 2021. «Il est allé s’asseoir à côté d’elle, au fond de la classe, et lui a demandé pourquoi elle ne répondait pas à ses avances. Elle a esquivé la question, et c’est là qu’il a sorti son téléphone, a mis un site porno espagnol, et lui a montré une vidéo en lui disant « je veux que tu me fasses ces positions »», a confié un témoin à Telquel.
Scènes et conversations enregistrées, preuves en main et aidée de témoins, la victime a porté plainte auprès du procureur du roi le 25 décembre 2021. Quant à l’administration de l’ESRFT, elle a mis du temps avant de réagir. Expliquant avoir reçu la plainte le 30 décembre, Nourreddine Chemlali, directeur de l’établissement, a fait savoir que le professeur a été suspendu le même jour. Un conseil d’administration a été également convoqué, ce 4 janvier à midi, à propos de la plainte de l’étudiante.
De leur côté, certaines universités, à l’image de l’Université Abdelmalek Essaâdi, ont pris l’initiative de mettre à disposition de leurs étudiants des dispositifs contre le harcèlement sexuel. Des numéros verts et que des adresses e-mails garantissant l’anonymat des plaignants sont désormais disponibles.
